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Le 10 octobre, l’Association Nationale des Amis de Jean Moulin a eu l’honneur d’interviewer Jean-Pierre Cot, fils de Pierre Cot, ancien ministre de l’Air et l'un des plus proches amis de Jean Moulin. Jean Moulin et Pierre Cot se rencontrent vers 1925, alors que Jean Moulin est chef de cabinet à la préfecture de Chambéry. En 1936, nommé ministre de l’Air, Pierre Cot fait appel à Jean Moulin pour occuper le poste de chef de cabinet. Ensemble, ils travaillent à la création de l’Aviation populaire, à l’établissement de la première Armée de l’Air, à la mise en place de la compagnie nationale Air France, ainsi qu’au soutien des Républicains espagnols durant la guerre civile, par tous les moyens possibles. Pendant l’Occupation, leurs chemins se séparent : Pierre Cot rejoint les États-Unis, tandis que Jean Moulin devient le représentant du Général de Gaulle en France. Selon Jean-Pierre Cot, son père, constamment tourné vers l’avenir, évoquait rarement le passé. Cependant, lorsqu’il parlait de Jean Moulin, il le faisait avec une admiration qui dépassait la simple reconnaissance du travail accompli ensemble. Pour Pierre Cot, Jean Moulin incarnait une personnalité exceptionnelle, dotée d’une gentillesse et d’une bienveillance naturelles, d’une intelligence brillante et d’une grande efficacité dans toutes les tâches auxquelles il était confronté. Jean-Pierre Cot se souvenait de lui comme d’un ami sûr et fidèle de son père, partageant les mêmes valeurs, la même vision de la société, le même idéal républicain, ainsi qu’une passion commune pour la montagne. Dans le cercle privé, Jean Moulin était connu pour son charme et ses nombreuses relations féminines. Cependant, Pierre Cot, parmi les plus proches, savait à quel point sa vie solitaire, sans famille ni enfants, était pour lui une souffrance. Jean-Pierre souligna également que ni Jean Moulin, ni son père n’étaient francs-maçons et précisa que, sur le plan politique, Jean Moulin n’était pas communiste. À l’instar de son père, Jean-Pierre Cot a lui aussi mené une brillante carrière politique et ministérielle. Après avoir débuté son engagement sous l’égide d'Alain Savary, il devient Ministre de la Coopération en 1981 et 1982 et a le mérite de démissionner lorsqu'il est en désaccord avec la politique de François Mitterrand. Il rejoint le Parlement européen en 1984, où il siège jusqu'à la fin des années 1990. Il couronne ensuite son parcours professionnel par des mandats au Tribunal international du droit de la mer et à la Cour internationale de justice.